Aviation | Women in Leadership (French edition)
Les femmes dirigeantes dans le secteur de la météorologie aéronautique
Les articles suivants présentent des histoires inspirantes de femmes dirigeantes qui siègent au Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI) de l’OMM. L’OMM est déterminée à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et à donner à un plus grand nombre de femmes les moyens d’occuper des postes de direction dans le domaine de la météorologie aéronautique.
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Conseil régional I (Afrique) de l’OMM
Gaborekwe Khambule, Service météorologique sud-africain (avril 2024)
Quand j’étais petite, je me demandais comment mon père pouvait prévoir le temps avec précision rien qu’en observant le vent et les formations nuageuses, alors qu’il n’était pas allé à l’école. Ce n’est que lorsque j’ai étudié la géographie à l’école que j’ai pu apprendre des rudiments de météorologie. Mon professeur de géographie m’a un jour demandé: «Imaginez que vous êtes une météorologue naviguant de l’Île de Marion à l’Île de Gough. Sans tenir compte des courants, combien de temps mettrez-vous?» J’ai grandi en Afrique du Sud dans un milieu rural et, sans aucun accès à des services d’orientation professionnelle, il n’y avait aucune chance que je puisse répondre à cette question.
Néanmoins, j’étais curieuse de savoir qui étaient les «météorologues» et ce qu’il fallait étudier pour le devenir. Mon professeur de géographie m’a dit que je devais étudier la météorologie, mais cette discipline était réservée aux Sud-Africains blancs. En 1983, le Ministère des transports a lancé un appel à la première génération d’étudiants pour qu’ils s’inscrivent au cursus de météorologie. Je figurais parmi les sept personnes (deux femmes et cinq hommes) qui avaient saisi cette opportunité et c’est alors que ma carrière a pris forme. En 1987, j’ai obtenu mon diplôme national de météorologie, ce qui a fait de moi la première femme noire météorologue du pays. J’ai poursuivi mes études et obtenu mon diplôme national supérieur de météorologie en 1989.
J’ai ensuite travaillé pour le Bureau météorologique en 1994, dans le cadre du nouveau système. C’est à ce moment-là que ma carrière a commencé à se dessiner. J’étais chargée de produire des prévisions météorologiques maritimes, aéronautiques et destinées au public. Mon évolution professionnelle s’est amorcée lorsque le Bureau météorologique est devenu une agence publique en 2001. J’ai été promue et j’ai exercé des fonctions de supervision en tant que Directrice adjointe pour les prévisions maritimes, aéronautiques et destinées au public au sein du Bureau central de prévision. Mes fonctions de supervision et mes activités de gestion m’ont incitée à perfectionner mes compétences en matière d’encadrement et j’ai travaillé sur le projet pilote de retransmission des données météorologiques d’aéronefs (AMDAR) de l’OMM.
Ma carrière internationale a décollé après que j’ai été envoyée au Kenya pour participer à un cours de formation des formateurs de l’Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT), en 1998. J’ai participé à la Commission de météorologie aéronautique (CMAé) de l’OMM en 2008 et j’ai été désignée rapporteure pour le Conseil régional I (Afrique). Au cours de cette période, j’ai également participé aux travaux de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) en tant que Présidente du sous-groupe de météorologie aéronautique de la Région AFI (Afrique-océan Indien) et, plus tard, du Groupe d’exploitation du Service sécurisé de diffusion de données pour l’aviation (SADISOPSG).
J’ai collaboré avec les équipes d’experts de l’OMM, notamment en tant que membre de l’Équipe d’experts pour l’enseignement et la formation relevant de la CMAé et en tant que Coprésidente du groupe Communication, collaboration et parties prenantes. À partir de 2020, j’ai été membre du Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI) de l’OMM, et Coprésidente de l’Équipe d’experts pour l’enseignement, la formation et les compétences, puis je suis devenue co-Vice-Présidente du SC-AVI pour la période se terminant en mars 2024.
Au fil de ma carrière, je me suis impliquée dans les processus de décision stratégique de mon organisation, ce qui m’a encouragée à acquérir des compétences et des connaissances en matière d’encadrement, notamment en obtenant un diplôme de gestion et un master en administration des affaires (MBA).
J’ai représenté le Service météorologique sud-africain (SAWS) aux niveaux national, régional et mondial. C’est ainsi que j’ai présenté des documents sur des questions liées à l’aviation, notamment à l’Assemblée de l’OACI à Montréal, exposé le plan de mise en œuvre régional relatif au développement de l’AMDAR en tant que ressource pour l’OMM en Afrique, et organisé la présentation du Groupe régional de planification et de mise en œuvre AFI (APIRG) sur l’évolution et les améliorations futures du Système mondial de prévisions de zone, faite par le Met Office du Royaume-Uni. J’ai dirigé une équipe de collègues performants et, pour assurer la relève, j’ai recommandé leur participation aux équipes d’experts de l’OMM et à d’autres groupes, dont des groupes de correspondants et le Groupe d’experts en météorologie de l’OACI.
Au niveau national, j’ai été membre du Conseil d’administration de l’Agence spatiale nationale sud-africaine (SANSA), pendant deux mandats et je suis actuellement membre du Comité pour les données scientifiques et technologiques (CODATA). Ma contribution à la météorologie aéronautique a été reconnue aux niveaux national, régional et international. J’ai reçu le prix du professionnel de l’aviation de l’année 2019 dans le cadre des prix de l’industrie de l’aviation civile sud-africaine ainsi qu’un prix récompensant l’action des femmes dans le monde de l’entreprise et les services gouvernementaux (Women in Business and Government).
Conseil régional II (Asie) de l’OMM
Christy Leung Han-Yu, Observatoire de Hong Kong, Hong Kong (Chine)
Née dans une ville de Hong Kong densément peuplée et hérissée de grands gratte-ciel, j’ai toujours été fascinée par le ciel, qui me semblait si haut et si inaccessible. Hong Kong, située le long de la côte méridionale de la Chine, était touchée chaque été par des cyclones tropicaux et des tempêtes de pluie et j’étais admirative du travail des météorologues locaux, qui émettent des alertes précoces pour protéger la vie des citoyens. Cette passion pour l’atmosphère et la science m’a amenée à poursuivre l’objectif de devenir météorologue. Après avoir obtenu un diplôme de physique à l’Université de Hong Kong, j’ai poursuivi mes études par un master en météorologie à l’Université de Reading, au Royaume-Uni. J’ai d’abord travaillé au Bureau des prévisions d’exploitation à Singapour, puis j’ai rejoint l’Observatoire de Hong Kong. Au cours de mes années à l’étranger, j’ai su saisir de précieuses occasions dans les domaines de l’exploitation et de la recherche, qui m’ont permis de développer mes compétences en matière de prévision météorologique et de recherche appliquée.
Ces dernières années, j’ai eu la chance de collaborer avec des experts en aviation de la Région Asie-Pacifique pour améliorer le service SIGMET régional. J’ai participé aux travaux en tant que coordonnatrice de différents groupes de coordination SIGMET, ce qui a renforcé mon potentiel d’encadrement. Grâce à la confiance et aux conseils de mes superviseurs, j’ai également eu l’occasion de représenter Hong Kong lors de réunions concernant la Région Asie-Pacifique organisées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). J’ai par ailleurs animé des réunions, dirigé différents groupes ad hoc auxquels j’ai participé, et présenté des exposés lors de réunions. Ces activités ont favorisé le renforcement de la collaboration entre les pays et ont contribué à améliorer le service SIGMET régional dans son ensemble.
Pendant la pandémie de COVID-19, les connexions humaines ont été limitées, mais les conférences en ligne et la collaboration entre les experts en aviation n’ont jamais cessé. Ces expériences m’ont permis de me faire de nouveaux amis parmi les professionnels de l’aviation du monde entier. Je sais que le ciel peut être divisé en fonction des frontières des pays, mais la météorologie ne connaît pas de frontières. Tous les êtres humains, hommes ou femmes, se trouvent sous le même ciel.
Depuis 2022, j’ai l’honneur d’être à la tête du Groupe de travail sur les services et applications se rapportant au temps, au climat, à l’eau et à l’environnement (WG-S) de l’Équipe d’experts sur les services à l’aviation (ET-AVI) relevant du Conseil régional II (Asie) de l’OMM. Jeune dirigeante, j’ai organisé des réunions régulières en ligne pour favoriser la participation active des membres de l’équipe. L’aide précieuse des membres de l’équipe et du Secrétariat du Bureau régional de l’OMM pour l’Asie et le Pacifique Sud‑Ouest (RAP) a permis la réalisation d’une enquête sur la gestion de la qualité ainsi que l’organisation d’un webinaire par le Conseil régional II sur la météorologie aéronautique en 2024, deux activités capitales couronnées de succès!
Je suis reconnaissante d’avoir la chance de discuter de météorologie avec de grands esprits du monde entier. Mes superviseurs, généreux et à l’esprit ouvert, me permettent d’apporter ma participation et de mener différents projets dont la communauté aéronautique internationale tire parti. J’ai eu la chance de bénéficier de nombreuses opportunités au début de ma carrière de météorologue.
Bien que la science physique soit une discipline traditionnellement dominée par les hommes, j’ai personnellement rencontré de nombreuses jeunes femmes merveilleuses et brillantes, qui ont été mes collègues de travail. Toute personne, homme ou femme, est un diamant brut. Et, grâce à l’acquisition de connaissances en toute humilité et à un perfectionnement constant, chacun peut devenir leader et briller de mille feux.
Conseil régional III (Amérique du Sud) de l’OMM
Claudia Ribero, Service météorologique argentin (juin 2024)
Quand j’étais enfant, j’aimais les sciences naturelles et je lisais tous les livres qui leur étaient consacrés. En grandissant, j’ai décidé de m’engager dans une carrière associant les sciences naturelles aux mathématiques et à la science physique, mes matières préférées. Alors j’ai choisi d’étudier la météorologie à l’Université de Buenos Aires (UBA).
Après avoir obtenu mon diplôme et un emploi dans le domaine de la météorologie, je me suis rendu compte que la météorologie appliquée à l’aviation m’intéressait vraiment. Je me souviens encore de la joie que j’ai ressentie lorsque j’ai terminé la procédure de recrutement et réussi l’examen pour commencer à travailler comme météorologue spécialiste de la météorologie aéronautique dans un aéroport! J’ai également eu l’occasion exceptionnelle de soutenir les activités d’aviation en tant que prévisionniste du Centre météorologique de Marambio, en Antarctique.
Tous ces emplois m’ont permis de comprendre à quel point mon travail quotidien contribuait au processus de prise de décisions des usagers de l’aviation et à quel point les conditions météorologiques avaient des incidences directes sur les différentes parties prenantes du secteur aéronautique. C’est pourquoi j’ai poursuivi mes études afin d’améliorer mes compétences liées à une approche centrée sur l’utilisateur et aux questions de planification dans le domaine public. À l’époque, j’étais diplômée en sciences sociales, spécialisée dans les politiques publiques. Une femme extraordinaire a été mon mentor et m’a donné l’occasion de commencer à concevoir, à planifier et à mettre en œuvre le premier système de gestion de la qualité des services de météorologie aéronautique au sein de notre service, avec l’aide d’une formidable équipe d’hommes et de femmes.
J’ai commencé à participer aux groupes régionaux de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et à d’autres projets régionaux de l’OACI en tant que spécialiste des systèmes de gestion de la qualité des services de météorologie aéronautique. Après la restructuration de l’OACI, j’ai été invitée à siéger au sein de son Groupe d’experts en météorologie (METP) en tant qu’experte nommée par l’Argentine. J’ai également participé en tant que membre principale à l’Équipe d’experts de l’ancienne Commission de météorologie aéronautique (CMAé) de l’OMM.
À la suite de la réforme de la gouvernance de l’OMM en 2020, je suis devenue coordonnatrice thématique chargée des questions de prise en compte du genre dans le nouveau Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI). Récemment, j’ai été choisie par le SC-AVI comme correspondante pour les questions de genre, ainsi que membre de l’Équipe de travail sur le Plan à long terme pour la météorologie aéronautique (TT-LTP). En outre, je travaille actuellement pour le Service météorologique argentin (SMN), à Buenos Aires, au sein de la Direction de la météorologie aéronautique. Par ailleurs, dans le cadre de mes activités de gestion, j’ai conçu une étude sur la climatologie du brouillard afin de faciliter la prévision des phénomènes de brouillard dans les aéroports. Ces dernières années, j’ai axé plus particulièrement mon travail sur des études relatives aux risques météorologiques et à leurs effets sur les opérations aéroportuaires quotidiennes.
Je continue à prendre part à différents groupes de météorologie aéronautique et à travailler avec eux, en mettant l’accent sur l’importance des questions de genre et en promouvant l’égalité des chances dans notre domaine.
Je suis profondément reconnaissante envers tous mes mentors aux niveaux national, régional et international. J’éprouve tout particulièrement de la reconnaissance envers les personnes et les organisations qui m’ont donné l’occasion d’apprendre et de progresser dans le domaine de la météorologie aéronautique, ainsi qu’envers les collègues extraordinaires avec lesquels j’ai partagé tant de moments difficiles et d’heures de travail, même pendant la pandémie de coronavirus! Ce que je peux dire des chefs de file des divers groupes météorologiques, c’est qu’ils ont inspiré la communauté de la météorologie. Ils ont été en mesure de voir ce que l’avenir nous réservait et de contribuer à la poursuite des travaux de la communauté de la météorologie aéronautique en cette époque difficile. Je saisis cette occasion pour faire part de ce résumé de mes expériences professionnelles jusqu’à présent, car je suis convaincue qu’il est important de partager ces expériences avec les jeunes diplômés ou les personnes sur le point d’obtenir leur diplôme. Même si le changement est la seule «constante» de notre vie, il est tellement important de connaître les histoires et l’Histoire.
Je conseillerais aux femmes en début de carrière de suivre leur voie mais d’être ouvertes aux nouvelles idées. Et de ne jamais cesser d’apprendre et de travailler en équipe.
Conseil régional IV (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes) de l’OMM
Jennifer Stroozas, Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), États-Unis d’Amérique (avril 2024)
Je me souviens encore du jour où une tornade est passée à une quinzaine de kilomètres de chez moi alors que j’avais environ 5 ans. J’étais à la fois terrifiée, fascinée et un peu excitée par ce qui se passait. À partir de ce moment-là, j’ai toujours prêté attention à la météo d’une manière ou d’une autre. Au collège, j’ai eu un professeur de sciences de la Terre inoubliable, chargé d’un cours sur la météorologie qui incluait le dessin de cartes élémentaires d’analyse météorologique. J’étais officiellement accro à la météo! Toujours attentive aux orages, j’ai pensé qu’il serait intéressant de travailler pour le Service météorologique national des États-Unis, qui émettait tous les avis d’orage et de tornade. Avance rapide, et me voilà au lycée. Il fallait décider quelle université fréquenter et quelle discipline étudier. J’ai donc choisi une école où je pouvais étudier la météorologie: l’Université du Wisconsin, à Madison.
Après avoir obtenu mon diplôme en sciences atmosphériques et océaniques, j’ai pu réaliser mon rêve en travaillant pour le Service météorologique national des États-Unis en 2001, d’abord en tant que météorologue du service d’exploitation sur le terrain. J’ai rapidement découvert que le lien avec les gens et les décisions prises était ce qui m’apportait le plus de satisfaction dans l’exploitation météorologique. Cela a commencé avec mon travail sur les conditions météorologiques propices aux incendies, quand j’ai compris que les équipes chargées de la gestion des feux de forêt devaient non seulement prendre des décisions de vie ou de mort au sujet des pompiers combattant ces incendies, mais aussi déterminer où affecter les ressources en fonction des prévisions. Ce travail, bien que difficile, me donnait la satisfaction de recevoir un retour d’information instantané et de savoir que mes prévisions comptaient. Cette passion pour l’aide à la décision a perduré lorsque je me suis investie dans le monde de la météorologie aéronautique. J’ai évolué vers des postes nécessitant une collaboration plus étroite avec les partenaires et mettant l’accent sur le service à la clientèle et la communication scientifique. Tant la météorologie aéronautique que les services météorologiques relatifs aux incendies m’ont donné l’occasion de travailler en étroite collaboration avec des partenaires.
Ma carrière a par ailleurs été peu conventionnelle. En 2014, je me suis retirée du marché du travail et de la météorologie pour m’occuper de mon enfant en bas âge. Cette décision avait été extrêmement difficile à prendre. Elle met en lumière les difficultés des parents qui travaillent dans la société moderne. Tout au long de ma carrière, j’ai fait face à de nombreux défis liés à l’égalité des sexes, des défis que je sais ne pas être seule à devoir relever, et je suis ravie de faire partie de l’OMM, qui reconnaît et soutient l’intégration des questions de genre dans la météorologie aéronautique. Une fois mon enfant inscrit à l’école maternelle, j’ai décidé de renouer avec la météorologie, ce qui n’a pas été facile non plus. J’ai réintégré le Service météorologique national en 2017, de nouveau dans le domaine de la météorologie aéronautique, mais, cette fois, j’ai travaillé avec des partenaires de la Federal Aviation Administration dans un centre de contrôle du trafic aérien, fournissant des informations relatives à la météorologie aéronautique aux contrôleurs aériens et aux pilotes afin d’assurer leur sécurité tout en contribuant à l’efficacité de la gestion des flux aériens. J’étais très heureuse d’emprunter de nouveau la voie dans laquelle je m’étais engagée, celle de la communication scientifique et des échanges avec les partenaires.
Après trois années à ce poste, j’ai rejoint le Centre météorologique du Service météorologique national en 2021 en tant que météorologue chargée de la coordination des alertes, dirigeant les activités de communication, d’enseignement, de service à la clientèle et de liaison avec les partenaires en ce qui concerne la météorologie aéronautique et les dangers pour l’aviation. Dans le cadre de ces fonctions, ma passion a pu acquérir une dimension internationale puisque j’ai exercé comme conseillère tout d’abord auprès de l’OACI, puis auprès de l’OMM. Jamais, dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé faire partie de la communauté de la météorologie aéronautique lorsque j’ai commencé ma carrière de météorologue, et encore moins évoluer aujourd’hui dans un milieu international. L’idée de faire partie de ce réseau mondial me comble de joie.
Kathy-Ann Caesar, Institut de météorologie et d’hydrologie des Caraïbes, Territoires britanniques des Caraïbes (juin 2024)
Étrangement, j’ai le sentiment d’avoir toujours été destinée à une carrière dans la météorologie. Au lycée, ma meilleure amie m’a fait découvrir les nuages et ça m’a captivée. Quelques années plus tard, un autre bon ami, connaissant mon amour pour la météorologie, m’a fait part d’une annonce pour un poste d’assistant météorologue au Service météorologique de la Trinité-et-Tobago (TTMS). C’est ainsi que l’aventure a commencé, depuis le TTMS jusqu’à mon poste actuel de météorologue en chef à l’Institut de météorologie et d’hydrologie des Caraïbes (CIMH), et que j’ai pu me lancer dans une carrière fascinante.
J’ai commencé à exercer le métier de mes rêves dans le domaine de la météorologie en tant qu’assistante météorologue, c’est-à-dire en tant qu’observatrice dans le domaine de la météorologie aéronautique, au TTMS en 1983. C’était un environnement fascinant pour apprendre à connaître la météo et on m’a encouragée à aller plus loin. C’est ce que j’ai fait en 1988, en commençant par obtenir un diplôme de premier cycle à l’Université d’État de New York à Brockport, où j’ai obtenu une licence de sciences (météorologie et mathématiques) en 1992, suivie d’un master en météorologie à l’Université A&M du Texas en 1995. Ces deux établissements ont nourri en moi une passion pour la science, m’encourageant à toujours aller au-delà du texte écrit, à faire de la recherche et à rendre par l’enseignement ce qu’on m’avait appris.
De retour au TTMS en 1995, en tant que prévisionniste pour l’aéronautique, j’étais alors la seule femme prévisionniste dans l’équipe et la deuxième jamais nommée dans le Service. C’était une époque formidable pour travailler dans ce Service car les nouvelles technologies y faisaient lentement leur apparition et, en même temps, je découvrais les hauts et les bas de la prévision dans les tropiques. J’ai gravi les échelons jusqu’à devenir Météorologue de classe IV par intérim, puis Cheffe des prévisions en 1999, lorsqu’une chance inattendue s’est présentée.
Le CIMH était à la recherche d’un nouveau professeur. J’ai pris le risque de passer un entretien pour le poste et, en 2000, ma passion pour l’enseignement et la météorologie a trouvé un débouché concret lorsque j’ai été chargée de dispenser le cours de technicien supérieur en météorologie aux futurs prévisionnistes pour l’aéronautique. J’étais l’une des deux seules femmes appartenant au corps enseignant; néanmoins, je me sentais soutenue par le CIMH, qui m’encourageait à évoluer. Rapidement, au bout de quelques années, j’ai été nommée coordonnatrice du cours de technicien supérieur en météorologie. Dès le début, je me suis attachée à perpétuer la tradition et à veiller à ce que les prévisionnistes stagiaires soient parfaitement préparés aux tâches opérationnelles. J’ai toujours le privilège de diriger ces programmes de formation, que l’OMM a classés parmi les meilleurs au monde dans l’édition 2017 de son rapport d’évaluation du Centre régional de formation professionnelle de la Barbade.
Invitée en 2009 à rejoindre l’Équipe spéciale pour les qualifications requises pour les fonctions de prévisionniste de l’aéronautique (TT-AFQ), j’ai commencé un travail inattendu, excitant et passionnant au service de tous les Membres de l’OMM: développer les compétences aéronautiques des prévisionnistes pour l’aéronautique. Par la suite, j’ai été sélectionnée pour faire partie de l’Équipe spéciale pour le guide d’évaluation des compétences (TT-CAT) relevant de la Commission de météorologie aéronautique (CMAé) de l’OMM, et j’y ai siégé entre 2010 et 2014. Cela m’a permis d’être nommée experte associée au sein de l’Équipe d’experts pour l’enseignement et la formation (ET-ETC) de la CMAé en 2012 et, plus tard, membre principale de l’ET-ETC. Au début de l’année 2017, j’ai été nommée coprésidente de l’ET-ETC par intérim. J’ai été reconduite dans mes fonctions en 2018 et de nouveau en 2020 et en 2023 alors que l’ET-ETC avait été intégrée dans le nouveau Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI) de l’OMM. En récompense des efforts que j’ai déployés pour la communauté de la météorologie aéronautique, le Conseil régional IV de l’OMM m’a remis un certificat pour services exceptionnels en 2013 et la CMAé m’a décerné un prix pour services exceptionnels en 2015 et en 2018. La Commission des services et applications météorologiques, climatologiques, hydrologiques, maritimes et environnementaux (SERCOM) m’a, quant à elle, remis un certificat d’appréciation en 2024, à l’occasion de sa troisième session.
J’ai servi le Conseil régional IV à divers titres pendant ma carrière au CIMH et, en coordination avec l’Organisation météorologique des Caraïbes (CMO), j’ai été correspondante pour les questions relatives à l’égalité hommes-femmes dans les Territoires britanniques des Caraïbes de 2004 à 2012. De 2012 à 2018, j’ai coprésidé le Laboratoire virtuel pour l’enseignement et la formation dans le domaine de la météorologie satellitale (VLab) de l’OMM. Plus récemment, j’ai mené à bien la conception du cadre de compétences des prévisionnistes d’ouragans du Conseil régional IV.
Je prends plaisir à travailler dans le domaine de la formation météorologique et dans celui de la météorologie aéronautique. Je considère que j’ai beaucoup de chance de travailler dans le domaine de la météorologie et de mettre mes compétences au service de cette discipline.
Conseil régional V (Pacifique Sud-Ouest) de l’OMM
Andrea Henderson, Service météorologique australien (novembre 2020)
Je suis entrée au Service météorologique australien en tant que prévisionniste en 2001. Je suis devenue météorologue parce que j’aimais la science et que je voulais apporter des changements positifs à la population. J’ai été attirée par l’idée que mes décisions quotidiennes pourraient avoir des effets directs et immédiats sur d’autres personnes.
Au début de ma carrière, j’ai eu la chance de travailler pour une femme ayant une grande force d’entraînement et qui constituait un excellent exemple de ce à quoi une professionnelle devrait ressembler: une personne compétente, possédant de solides connaissances et qui inspire le respect de ses pairs. D’ailleurs, elle a été pour beaucoup dans mon dépôt de candidature pour un poste nouvellement créé dans le domaine de la météorologie aéronautique. Je n’avais pas envisagé d’enseigner, mais elle m’a convaincue en m’expliquant que c’était une merveilleuse occasion d’apporter de réels changements, d’établir une approche nationale cohérente en matière de prévisions et d’améliorer nos capacités à fournir des services de qualité au secteur aéronautique. Bien sûr, il aurait été difficile de ne pas s’enthousiasmer à l’idée de ces possibilités.
Mon employeur a pris conscience que mon poste présentait l’avantage d’une collaboration avec l’OMM, et c’est ainsi que ma candidature à l’(ancienne) Équipe d’experts pour l’enseignement et la formation (ET-ET) relevant de la Commission de météorologie aéronautique (CMAé) de l’OMM a été proposée. À l’époque, je n’avais que cinq années d’ancienneté et mes compétences en matière d’enseignement aux adultes et de modèles de formation et d’évaluation axées sur les compétences étaient toutes récentes. Je suis reconnaissante à l’OMM d’avoir misé sur moi, alors que je n’étais qu’une inconnue à l’époque. J’ai contribué aux travaux de l’OMM par intermittence dès 2006 et de manière continue depuis 2014. Au cours de cette période, j’ai eu l’occasion de voyager dans des endroits extraordinaires et de travailler avec des personnes incroyablement talentueuses. J’ai eu l’honneur et le privilège de travailler avec des cheffes de file exceptionnelles telles que Kathy-Ann Caesar, Gaborekwe Khambule, Stéphanie Wigniolle, Sue O’Rourke, Claudia Ribero, Erika Hayami et Karine Dumas, pour n’en citer que quelques-unes. Chacune de ces femmes s’est fait un nom en tant qu’experte dans son domaine et j’ai beaucoup d’admiration et de respect pour ce qu’elles ont accompli. Elles m’ont beaucoup appris. J’ai également travaillé avec des hommes incroyables, tels que Ian Lisk, Greg Brock et Ray Tanabe, qui ont plaidé pour une meilleure représentation des femmes et se sont battus pour la parité des sexes dans les instances de l’OMM.
J’ai eu la chance de ne jamais avoir à choisir entre la maternité et ma carrière. Bien sûr, quand mes enfants étaient plus jeunes, j’ai mis entre parenthèses mon évolution de carrière pendant que je tentais de concilier travail et vie de famille. On m’a aidée à travailler de manière flexible, en adaptant mes horaires de travail et en travaillant à domicile une partie du temps pour que je puisse gérer tout à la fois mes obligations familiales et mes engagements professionnels. Au fil du temps, j’ai pu augmenter mon temps de travail et prendre plus de responsabilités. J’ai même pu recommencer à voyager à l’étranger et accéder à des postes de direction.
Je n’ai pas toujours su où je voulais être dans les cinq années à venir, mais j’ai mené ma carrière en me posant trois questions clés: où sont les lacunes, que ne fait-on pas que nous devrions faire, et que fait-on que nous pourrions mieux faire? Répondre à ces questions a été fondamental pour chacune des occasions que j’ai saisie. Je conseillerais aux femmes en début de carrière de s’adonner à leurs passions tout en restant ouvertes aux nouvelles idées. Ne cessez jamais d’apprendre! Trouvez un mentor de confiance qui a de bonnes relations dans le secteur que vous avez choisi et qui peut s’investir dans votre évolution professionnelle et défendre vos intérêts. Enfin, exploitez les réseaux du secteur de la météorologie aéronautique et n’hésitez pas à vous faire connaître, vous et votre travail.
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