Aviation | Women in Leadership (French edition)

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Les femmes dirigeantes dans le secteur de la météorologie aéronautique

Les articles suivants présentent des histoires inspirantes de femmes dirigeantes qui siègent au Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI) de l’OMM. L’OMM est déterminée à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et à donner à un plus grand nombre de femmes les moyens d’occuper des postes de direction dans le domaine de la météorologie aéronautique.


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Conseil régional I (Afrique) de l’OMM

khambuleGaborekwe Khambule, Service météorologique sud-africain (novembre 2020)

Quand j’étais petite, je me demandais comment mon père pouvait prévoir le temps avec précision rien qu’en observant le vent et les formations nuageuses, alors qu’il n’était pas allé à l’école. Ce n’est que lorsque j’ai étudié la géographie à l’école que j’ai pu apprendre des rudiments de météorologie. Mon professeur de géographie m’a un jour demandé: «Imaginez que vous êtes une météorologue naviguant de l’Île de Marion à l’Île de Gough. Sans tenir compte des courants, combien de temps mettrez-vous?». J’ai grandi en milieu rural et sans aucun accès à des services d’orientation professionnelle. Il n’y avait aucune chance que je réponde à cette question. 

Néanmoins, j’étais curieuse de savoir ce qu’étaient les «météorologues» et ce qu’il fallait étudier pour en devenir un. Mon professeur de géographie m’a dit que je devais étudier la météorologie, mais cette discipline était réservée aux Sud-Africains blancs. En 1983, le Ministère des transports a lancé un appel à la première génération d’étudiants pour qu’ils s’inscrivent au cursus de météorologie. Je figurais parmi les sept personnes (deux femmes et cinq hommes) qui ont saisi cette opportunité et c’est alors que ma carrière a décollé. En 1987, j’ai obtenu mon diplôme national de météorologie, qui a fait de moi la première femme noire météorologue du pays. 

J’ai poursuivi mes études et obtenu mon diplôme national supérieur de météorologie en 1989. Pendant ce temps, j’ai travaillé comme observatrice et prévisionniste dans l’un des bantoustans. En 1995, j’ai commencé comme prévisionniste pour l’aéronautique dans l’un des aéroports les plus grands et les plus fréquentés d’Afrique (l’aéroport international O.R. Tambo, à Johannesburg). J’ai ensuite exercé des fonctions de supervision en tant que directrice adjointe au Bureau central de prévision pour les prévisions maritimes, publiques et aéronautiques. Je travaille dans le domaine des prévisions depuis 15 ans. Pendant cette période, j’ai également participé aux activités de l’OACI et de l’OMM: j’ai été membre et présidente de divers sous-groupes de l’OACI et de plusieurs d’équipes d’experts de l’OMM. 

Ma contribution à la météorologie aéronautique a été reconnue au niveau national, régional et international. J’ai reçu le prix du professionnel de l’aviation de l’année 2019 dans le cadre des prix de l’industrie de l’aviation civile sud-africaine (voir photo). Cette expérience a été très épanouissante et je continue d’encourager les jeunes femmes et les jeunes filles à intégrer l’organisation. Les bases ont été posées et je suis convaincue que le passé est derrière nous et que l’organisation leur réserve un avenir prometteur.

Au fil de ma carrière, je me suis impliquée dans les processus de décision stratégique de mon organisation. J’ai alors pris conscience que je devais acquérir des compétences et des connaissances en matière d’encadrement. Cela m’a obligé à étudier pour passer un diplôme de gestion et un master en administration des affaires, que j’ai obtenus respectivement en 2011 et 2016. 

J’occupe les postes suivants: 1) cadre supérieur en météorologie aéronautique; 2) Vice-présidente du Comité permanent des services à l’aviation de l’OMM; 3) Vice-présidente du Sous-groupe APIRG «Gestion de l’information et de l’infrastructure».

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Conseil régional III (Amérique du Sud) de l’OMM

riberoClaudia Ribero, Service météorologique argentin (novembre 2020)

Je travaille actuellement pour le Service météorologique argentin (SMN), à Buenos Aires, et plus précisément pour la Direction de la météorologie aéronautique. J’ai étudié la météorologie à l’Université de Buenos Aires (UBA). Lorsque j’ai terminé mes études, j’ai cherché un emploi pendant près d’un an. J’ai finalement pu travailler comme assistante prévisionniste au Centre météorologique du Service d’hydrographie navale, dans la ville de Buenos Aires. Intéressée par les services météorologiques à destination de l’aviation, j’ai posé ma candidature pour être prévisionniste pour l’aéronautique et j’ai obtenu le poste ouvert à l’aéroport Jorge Newbery, qui, à cette époque, enregistrait plus de 400 mouvements nationaux et régionaux par jour. Le bureau météorologique de l’aéroport Jorge Newbery remplit les fonctions de centre météorologique d’aérodrome et de centre de veille météorologique pour la région d’information de vol d’Ezeiza (EZE). Il est soutenu par le SMN. J’ai également eu l’occasion exceptionnelle de soutenir les activités d’aviation en tant que prévisionniste du Centre météorologique de Marambio, en Antarctique. 

En outre, après avoir été prévisionniste pendant de nombreuses années, j’ai commencé à collaborer avec le Département de météorologie aéronautique pour mettre en œuvre le système de gestion de la qualité des services météorologiques basé sur la norme ISO 9001:2008. Entretemps, j’ai effectué une étude climatologique des conditions de brouillard de l’aéroport Jorge Newbery avec ma collègue Roxana Vasques Ferro. Parallèlement, j’ai obtenu un diplôme en sciences sociales avec une spécialisation en politiques publiques parce que je m’intéressais à la manière d’améliorer les services publics destinés à l’aviation. C’est ainsi que, entre autres activités, j’ai commencé à participer au groupe régional de l’OACI et à d’autres projets régionaux de l’OACI dans le domaine météorologique en tant que spécialiste des systèmes de gestion de la qualité des services météorologiques. Après la restructuration de l’OACI, j’ai été invitée à siéger au sein du Groupe d’experts en météorologie (METP) de l’OACI en tant qu’experte nommée par l’Argentine. 

J’ai rejoint les équipes/le réseau d’experts de l’OMM en 2018, au sein de l’ancienne Commission de météorologie aéronautique (CMaé). À la suite de la réforme de la gouvernance de l’OMM en 2020, je suis devenue membre principale du nouveau Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI). Actuellement, je suis coordonnatrice du SC-AVI pour l’égalité hommes-femmes.

En conclusion, je tiens à dire à l’ensemble de mes chères collègues des services de météorologie aéronautique du monde entier que je suis convaincue que la météorologie aéronautique est un domaine stimulant pour les femmes. En effet, l’aviation est en constante évolution, avec des innovations permanentes, et la météorologie aéronautique, comme l’aviation, est dominée par les hommes. Alors que la pandémie de COVID-19 a eu de profondes répercussions sur notre précieuse communauté aéronautique, je suis convaincue que nous devrions relever le défi et nous concentrer, plus que jamais, sur le renforcement des capacités et l’autonomisation des femmes.

Il est nécessaire de relever le défi... parce que le «temps météorologique» file!

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Conseil régional IV (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes) de l’OMM

caesarKathy-Ann Caesar, Institut de météorologie et d’hydrologie des Caraïbes, Territoires britanniques des Caraïbes (novembre 2020)

La plus grande partie de ma carrière professionnelle s’est déroulée dans le domaine de la météorologie, depuis mon premier poste d’assistante météorologue au Service météorologique de Trinité-et-Tobago (TTMS) jusqu’à à mon poste actuel de météorologue en chef à l’Institut de météorologie et d’hydrologie des Caraïbes (CIMH). Ma carrière a été axée sur la prestation de services à destination de la région des Caraïbes et sur la promotion de la science qu’est la météorologie.

J’ai décroché mon travail de rêve en tant qu’assistante météorologue à Trinité en 1983. Je suis partie en 1988 pour poursuivre mes études et j’ai obtenu en 1992 une licence en météorologie et en mathématiques à Brockport, à l’Université de l’État de New York, avec la mention honorifique cum laude. J’ai ensuite passé en 1995 une maîtrise en météorologie à l’Université A&M du Texas, où je me suis découvert une passion pour la recherche et l’enseignement.

De retour au TTMS, j’ai été nommée météorologue de classe II. J’étais alors la seule femme prévisionniste de l’équipe et la deuxième femme jamais nommée dans le Service. En tant que prévisionniste, j’ai eu la possibilité de participer au cours de formation de groupe en météorologie II de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), qui est une formation en gestion pour les météorologues principaux. On m’a alors dit honnêtement que l’on m’avait offert cette possibilité uniquement parce que j’étais la seule à remplir les conditions d’âge. À mon retour, j’ai été promue météorologue de classe III, avec les responsabilités de superviseuse du bureau des prévisions, de formatrice et de prévisionniste principale. En 1999, j’ai brièvement occupé le poste de météorologue de classe IV/chef des prévisions pour le bureau des prévisions du TTMS. 

En 2000, j’ai saisi l’occasion d’être mutée au CIMH, à la Barbade, en tant que météorologue/conférencière. J’ai dispensé des cours de technicien supérieur en météorologie et des cours de météorologie de première année au campus de Cave Hill de l’UWI. Alors que j’étais l’une des deux seules femmes du personnel universitaire, le CIMH misait sur la solidarité et les encouragements. Guidée par l’intégrité et les normes exigeantes de formation du CIMH, j’ai été nommée en quelques années coordonnatrice des cours de technicien supérieur en météorologie. Dès le début, je me suis attachée à perpétuer la tradition et à veiller à ce que les prévisionnistes stagiaires soient parfaitement préparés aux tâches opérationnelles. En tant que cheffe de la section de météorologie et coordonnatrice du Département de météorologie de Cave Hill, à l’UWI, je continue d’avoir le privilège de maintenir ces programmes de formation, que l’OMM a classés parmi les meilleurs au monde dans son rapport d’évaluation 2017 du Centre régional de formation professionnelle de la Barbade. 

Invitée en 2009 à faire partie de l’Équipe spéciale pour les qualifications requises pour les fonctions de prévisionniste de l’aéronautique (TT-AFQ), j’ai commencé un travail inattendu, excitant et passionnant au service de tous les Membres de l’OMM: établir des compétences aéronautiques sous forme de «boîte à outils des compétences» pour les prévisionnistes aéronautiques. Par la suite, j’ai été sélectionnée pour faire partie de l’Équipe spéciale pour le guide d’évaluation des compétences (TT-CAT) relevant de la Commission de météorologie aéronautique (CMAé) de l’OMM et pour dispenser des cours lors d’ateliers sur le sujet à Nairobi (2010), à la Barbade (2011), au Guatemala (2012), au Qatar (2013) et en Argentine (2014). Ces activités ont contribué à ma nomination en tant que membre de l’Équipe d’experts pour l’enseignement, la formation et les compétences (ET-ETC) de la CMAé en 2012 puis en tant que membre principale de cette équipe en 2015. Au début de l’année 2017, j’ai été nommée coprésidente de l’ET-ETC par intérim. J’ai été reconduite dans mes fonctions en 2018 et de nouveau en 2020, alors que l’ET-ETC avait été intégrée dans le nouveau Comité permanent des services à l’aviation (SC-AVI) de l’OMM. En récompense des efforts que j’ai déployés pour la communauté de la météorologie aéronautique, le Conseil régional IV de l’OMM m’a remis un certificat pour services exceptionnels en 2013 et la CMAé de l’OMM m’a décerné un prix pour services exceptionnels en 2015 et 2018.

J’ai servi ma région à divers titres pendant ma carrière au CIMH, en coordination avec l’Organisation météorologique des Caraïbes (CMO), notamment en tant que correspondante pour les questions relatives à l’égalité hommes-femmes dans les Territoires britanniques des Caraïbes de 2004 à 2012. De 2012 à 2018, j’ai coprésidé le laboratoire virtuel (VLab) de l’OMM pour les formations aux techniques satellitaires. 

Je prends plaisir à travailler dans le domaine de la formation météorologique et dans celui de la météorologie aéronautique. Je m’intéresse de plus en plus aux activités que mène l’OMM pour tenter d’améliorer et de normaliser le fonctionnement des services météorologiques régionaux.

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Conseil régional V (Pacifique Sud-Ouest) de l’OMM

hendersonAndrea Henderson, Service météorologique australien (novembre 2020)

Je suis entrée au Service météorologique australien en tant que prévisionniste il y a presque 20 ans. Je suis devenue météorologue parce que j’aime la science et que je voulais apporter des changements positifs pour la population. J’ai été attirée par l’idée que mes décisions quotidiennes pourraient avoir un impact direct et immédiat sur les autres. 

Au départ, je voulais «chasser» les orages par radar et alerter le public des menaces imminentes. Cependant, ce qui m’a plu le plus n’était pas du tout la prévision des phénomènes violents, mais les nuances de la prévision du brouillard, des turbulences et du givrage des aéronefs. Je me suis donc retrouvée par hasard dans le domaine de la météorologie aéronautique.

Au début de ma carrière, j’ai eu la chance de travailler pour une véritable cheffe de file. Elle m’a donné un excellent exemple de ce à quoi une femme professionnelle devrait ressembler: une personne compétente, instruite et qui inspire le respect de ses pairs. D’ailleurs, elle a été pour beaucoup dans mon dépôt de candidature pour un poste nouvellement créé dans le domaine de la météorologie aéronautique. Je n’avais pas envisagé d’enseigner, mais elle m’a convaincue en m’expliquant que c’était une merveilleuse occasion d’apporter de réels changements, d’établir une approche nationale cohérente en matière de prévisions et d’améliorer nos capacités à fournir des services de qualité au secteur aéronautique. Bien sûr, il aurait été difficile de ne pas s’enthousiasmer à l’idée de ces possibilités.

Peu de temps après m’être lancée dans cette nouvelle aventure, j’ai rejoint l’ancienne Équipe d’experts pour l’enseignement et la formation (ET-ET), qui relevait de la CMAé. Cette équipe a joué un rôle essentiel en collaborant avec de nombreux professionnels expérimentés pour élaborer un cadre de compétences sous-tendant ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de «normes de compétences pour les personnels de la météorologie aéronautique». Bien que je n’aie fait partie de cette équipe que pendant une courte période, ce fut une expérience extrêmement enrichissante. En 2015 s’est présentée l’occasion de réintégrer l’équipe (rebaptisée Équipe d’experts pour l’enseignement, la formation et les compétences) en tant que membre principale et je me suis rapidement impliquée dans la direction des travaux relatifs au Guide de l’OMM sur les compétences. Il s’agissait d’une nouvelle occasion inédite d’apporter de réels changements au plan international. J’ai maintenant la chance de passer à l’échelon supérieur et de coprésider cette équipe avec la très estimée Kathy Ann Caesar, ce qui est un grand honneur.

Grâce à ma formation en mathématiques et en météorologie, j’ai l’habitude de travailler dans des environnements quasi exclusivement masculins. Je ne suis généralement pas traitée différemment parce que je suis une femme et j’ai même probablement reçu plus d’encouragements à cause de cela. Je craignais qu’avoir des enfants ne modifie l’éventail des possibilités qui s’offraient à moi. Il est certain que le fait de me concentrer sur ma famille m’a obligée à faire des sacrifices professionnels pendant un certain temps. Entretenir mes réseaux de contacts pendant cette période, et faire ce que je pouvais quand je le pouvais, a eu un impact décisif sur ma capacité à accélérer le rythme à mesure que mes enfants grandissaient. C’est tout à l’honneur de mes superviseurs progressistes de n’avoir jamais bloqué ma réussite à cause de mes modalités de travail flexibles. 

Je n’ai pas toujours su où je voulais être dans les cinq ans à venir, mais j’ai mené ma carrière en me posant trois questions clés: où sont les lacunes, que ne faisons-nous pas que nous devrions faire, et que faisons-nous que nous pourrions mieux faire? Répondre à ces questions a été fondamental pour chaque opportunité que j’ai saisie. Je conseille aux femmes en début de carrière de suivre leurs passions mais d’être ouvertes aux nouvelles idées. Si, comme moi, vous aimez faire des projets, ne soyez pas totalement inflexibles, soyez prêtes à suivre un peu le courant, mais défendez toujours vos passions. Trouvez un mentor de confiance qui a de bonnes relations dans le secteur que vous avez choisi et qui peut investir dans votre développement professionnel et défendre vos intérêts. Enfin, exploitez les réseaux de ce secteur, n’ayez pas peur de vous faire connaître, vous et votre travail.

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